Le 'narcotube', la sinistre mode du Net mexicain

Depuis mars 2010, le Blog du Narco (blogdelnarco.com) fait du bruit en Amérique Latine. La formule est pour le moins choquante et polémique: le site publie toute sorte de matériel audiovisuel lié aux narcotrafiquants, sans aucune censure. Menaces, aveux de criminels filmés par leurs geôliers avant de les tuer, ou même vidéos d’exécutions, tout y passe.  

 

Présenté parfois avec un langage de police judiciaire, le matériel provient souvent des Zetas (le bras armée du cartel du Golfe), du cartel de Sinaloa, de l’organisation du puissant ‘narco’ Beltran Leyva ou des nouveaux groupes paramilitaires comme les Matazetas, les Halcones (Faucons) et les Linces (Lynx), qui veulent faire passer un message sanglant et terroriser leurs ennemis.

 

A l’aide d’un forum (http://www.foro.blogdelnarco.com) et d’un courrier électronique  (blogdelnarco@hotmail.com), le blog obtient le copieux matériel. Malgré tout, leur intention parait bienveillante, car ils mettent à disposition des visiteurs plusieurs adresses et téléphones pour dénoncer aux autorités toute activité criminelle. Leur compte Facebook, « Appui à l'armée mexicaine! », compte près de 5 000 membres.

 

« On est attirés par la façon rusée qu’ont les narcotrafiquants de gagner leur vie (en tuant, séquestrant, mutilant et vendant des stupéfiants), et de prendre celles des autres. Notre source d’information la plus importante c’est les personnes. L’idée de créer ce blog est venue en constatant que les médias et le gouvernement essaient de feindre qu’au Mexique IL NE SE PASSE RIEN. Cela est dû au fait que les médias sont menacés et le gouvernement semble avoir été acheté. Voilà les raisons pour lesquelles nous décidons de créer ce blog », explique l’administrateur du site.

 

La devise du site est: « Les montamos la Inteligencia » (Nous suivons leur traces) pour faire savoir qu’ils obtiennent plus d’informations sur les activités des narcotrafiquants que la police elle-même. Et pour preuve : la première image sur l’ancien candidat aux élections présidentielles Diego Fernández de Cevallos, qui avait été séquestré le 14 mai, est parue sur le blog. Elle a aussitôt été reprise par les médias mexicains.

 

 

 

 

 

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1 Comments
Oui, il faut siaovr ce que l'on dit et a qui on le dit et tu as raison de rappeler les fondamentaux. Tout cela nous invite a explorer les moyens de communication mis a notre disposition, en gardant la tete froide, car la geekitude n'est pas une fin mais un moyen.Je me permets juste de reagir sur le debut de ton billet : On n'a pas plus de moyens quand on a plus d'usagers et la decision de qui est autorise a faire partie de nos publics ne nous revient pas . Ce n'est ni tout a fait faux, ni tout a fait juste, et ce statut de demi-verite induit justement que nous en tenions compte dans notre communication et dans les publics que nous souhaitons faire venir (et donc comptabiliser).Le nombre d'inscrits, de frequentants, d'utilisateurs des collections est l'argument phare de toute negociation, que ce soit avec des etablissements voisins, avec les tutelles, avec d'autres instances. Communiquer pour faire venir le public, c'est se donner les moyens d'inflechir ces chiffres, de maitriser un tant soit peu les flux de public, ou au moins de tenter de.Cela releve d'une decision strategique de la bibliotheque, ce n'est pas une chambre d'enregistrement. Et donc, par voie de consequence, oui, nous avons en partie la main pour decider qui peut/doit faire partie de notre public. Et parfois, ces choix, qui sont visibles dans la realite quotidienne, sont induits par des decisions reflechies, certes, mais silencieuses pour le public. Exemple : lorsque la bibliotheque Sainte-Barbe a ouvert au public, elle a ete critiquee assez severement car elle avait pris la decision, logiquement induite par sa politique documentaire, ses missions et son projet d'etablissement, de ne pas inscrire les doctorants. C'est une position que l'etablissement a defendue et tenue, aussi parce que le temps de penser globalement l'accueil des publics dans le Quartier latin etait venu. Les universites n'ont pas ete insensibles a l'argument, car il etait assis sur une connaissance statistique des usagers potentiels. Aujourd'hui, plus personne ne conteste cette decision de Sainte-Barbe de ne pas inscrire les doctorants, et, confirmation que le choix strategique etait le bon, ces memes doctorants ont un acces coupe-file a la bibliotheque Sainte-Genevieve depuis maintenant quelques mois.Tout cela pour dire : oui, nous pouvons maitriser nos publics, et pour cela avoir une idee claire de 1) qui vient 2) qui ne vient pas 3) qui nous voulons (ou ne voulons pas) faire venir.Tout cela pour dire aussi que la communication de type Twitter, Facebook ne peut pas remplacer un projet d'etablissement solide, qu'elle en est un allie certain et indispensable aujourd'hui, mais qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, ni les lecteurs en les invitant a nous suivre sur TW ou FB

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