Un automne latino-américain
Selon les sondages, les protestations des étudiants menacent la popularité des gouvernements de Piñera et Santos. Au Chili, 80% de la population soutient les demandes des jeunes, qui souhaitent en finir avec le modèle d’éducation des années Pinochet et rendre l’éducation gratuite à tous les niveaux. Le gouvernement n’a pas été adroit dans cette affaire. D’abord il a ignoré le mouvement. Puis, le ministre de l’éducation a été poussé à la démission. La dernière stratégie consiste en un jeu d’usure, en espérant que le mouvement s’essouffle.
Même cas en Colombie, où le président Santos, soutenu par 82% de l’opinion publique, s’accroche à sa réforme de l’éducation nationale. « Elle se fera coûte que coûte », affirme Santos. Dans ce pays d’Amérique du Sud touché par plus de cinq décennies de guerre, seulement 0,49% du PIB est investi dans l’éducation contre 4,8% destiné aux dépenses militaires.
Les protestations à Wall Street, en Espagne et au Chili ont donné un nouveau souffle aux étudiants colombiens qui rejettent la réforme du gouvernement. D’après eux la nouvelle loi suppose la privatisation des universités publiques, en proposant, entre autres, des « universités à but lucratif ».
De son côté, Santos accuse la guérilla des Farc de soutenir activement le mouvement, assez pour discréditer les leaders des manifestations. Sans le vouloir, il en fait aussi des cibles des groupes paramilitaires. Mais cela n’a rien de nouveau en Colombie.
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