Les ordis au secours des régimes
Les moyens utilisés par les régimes populistes en Amérique Latine pour se faire réélire sont inépuisables. C’est le cas du président Evo Morales en Bolivie. Son gouvernement vient de distribuer 130 000 notebooks aux professeurs des zones rurales et urbaines.
Ces « instruments de libération », comme les nomme le gouvernement, seront tous équipés d’un portrait du président Morales. Le ministre de l’Education a expliqué qu’il s’agit d'une astuce pour éviter qu’ils soient ensuite vendus au marché noir. Malgré ces explications, l’initiative d’ajouter une image du leader a suscité des critiques. « C’est comme s’il les payait de sa poche alors que c’est l’argent de tous les Boliviens ! », déclare le représentant d’un syndicat.
La générosité d’Evo Morales fait face à un autre problème, car dans les zones rurales de Bolivie seul 50% de la population a accès à l’électricité. Même problème pour l’Internet. Voici l’étrange réalité d’un pays où les micros ordinateurs arrivent avant le réseau électrique.
Plus au sud mais dans le même esprit, le gouvernement argentin a distribué 1,7 millions d’ordinateurs (sur 3 millions prévus) aux élèves d’écoles publiques. Un record mondial, suivi par le Portugal avec 700 000 ordinateurs et l’Uruguay avec 350 000 appareils.
Ce projet a été lancé quelques semaines avant la réélection de Cristina Fernandez de Kirchner. La présidente et son vice-président Amado Boudou s’affichaient souvent en campagne pour donner les ordinateurs aux écoliers. Pourtant Boudou, également ministre de l’économie, a vu un adolescent détruire son ordinateur devant lui en criant : « Pourquoi faire un ordi alors qu’on crève de faim ? Ça, ce n’est pas de l'intégration, bande d’inutiles !»
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