Une campagne houleuse
Battu aux urnes, Antanas Mockus aurait pourtant été incontestablement élu président sur les forums de discussion, Facebook ou Youtube. Le deuxième tour présidentiel a été remporté par Juan Manuel Santos avec 69,05% des suffrages, devant Mockus avec le 27,52%.
Depuis le début de la campagne présidentielle en Colombie, l’Internet a joué un rôle important pour les deux principaux prétendants à la succession du président Alvaro Uribe. Pour Antanas Mockus, candidat du Parti Vert, le Net représentait « un terrain de libre expression », loin de la pression des proches du gouvernement.
Mockus, professeur d’origine lituanienne devenu recteur de la plus grande université de Colombie, puis maire de Bogotá, a bénéficié du soutien d’un grand nombre de jeunes créatifs. Très actifs, ils ont créé des affiches, des spots publicitaires et même des chansons aux rythmes tropicaux soulignant deux piliers de sa campagne: l’éducation et le respect des biens publics.
Cependant, depuis quelques mois, le cyberespace n’était plus un paradis pour Mockus. En avril, il avait reçu plusieurs menaces de mort provenant d’Internet ; un groupe sur Facebook avait même vu le jour, avant d’être clôturé par les autorités. Ces dernières semaines, les messages contre le candidat vert se sont aussi multipliés sur des sites comme Youtube afin de contrer sa montée en puissance dans les sondages d’opinion. Ainsi, suite à une interview où Mockus s’est dit éloigné des idées religieuses, il a été comparé à Satan:
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Malgré son influence grandissante, le Net ne semble pas suffire pour gagner une élection en Colombie. Ou est-ce le pays qui n’est pas prêt à un changement profond de son modèle social ?
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